Première semaine, trois courts textes à lire pour le cours de Séminaire d’analyse I.

On est un peu tard dans la nuit et je me décide enfin à disséquer ces pièces – mieux vaut maintenant que jamais.

1. Soirs de noces – Botho Strauss

Alors, alors. Une pièce d’un dramaturge allemand, contemporain de Peter Handke. Ça donne le ton.

Étienne (je prend dès lors la liberté de le tutoyer, à moins d’un avis contraire!) nous a posé quelques petites questions simples à répondre au sujet de l’extrait.

Où ?

Je dirais que l’action se situe…à l’église, à l’endroit où ils décident de se marier. Ou alors, dans une salle de réception, tout juste après le mariage.

Qui ?

On peut supposer qu’il s’agit d’un homme et d’une femme, grâce aux indications de lui et elle. Un couple, également.

Leur passé commun ?

On apprend qu’ils sont orphelins et qu’ils n’ont plus d’amis car ils les ont tous délaissé au profit de leur idylle.

Le temps ?

Samedi ou dimanche, puisque les seuls indices qu’ils possèdent sur la date de leur mariage sont les paroles floues d’un client chez un coiffeur. Lui croit qu’il s’agit du samedi, elle du dimanche. Ils tiennent peut-être là la raison pour laquelle personne n’assiste à leurs célébrations.

2. Va-et-vient (dramaticule), Samuel Beckett

Beckett. Beckett et les chemins de l’absurde. La destruction totale du sujet – j’ai quelques relents de mes cours en littérature. Je l’avoue : je ne connaissais pas cette pièce, et c’est avec une curiosité modérée que je m’y suis plongée. On peut ne pas être d’accord mais l’hermétisme de Beckett me laisse souvent pantoise et …indifférente. Je ne dois pas encore avoir été pénétrée par Beckett, ce qui est un peu contradictoire avec mon admiration pour le travail de Jarry. Enfin.

Les questions proposées par Étienne :

Quel est le mystère qui unit ces trois femmes ?

Je soupçonne que cela pourrait être un changement de niveau physique chez les femmes. Un grand malheur s’abattant sur elles.

Quelle est leur caractéristique ? Leur particularité ?

Elles se connaissent depuis l’enfance. Elles parlent entre elles des unes et des autres. Elles ont des rituels. On mentionne à la fin une bague.

Les indications scéniques de Beckett sont réputées pour être très précises et même à la lueur de celles-ci, je ne me permettrai pas de faire plus amples hypothèses sur la pièce.

Je dois par contre mentionner que ma curiosité modérée a été piqué au vif !

3. Hamlet-Machine, Heiner Muller

Ahhh…Heiner Muller. Je caresse presque tendrement l’extrait d’Hamlet-Machine posé devant moi. J’ai eu l’opportunité d’avoir un cours avec Monsieur Stéphane Lépine à la session d’hiver 2010, Dramaturgie contemporaine, au cours duquel il nous entretenait longuement d’ Heiner Muller. Je crois bien avoir quelque part chez mes parents des feuilles et des feuilles expliquant minutieusement les phrases de cet extrait. Malheureusement pour ma compréhension, je ne les ai pas sous la main.

Étienne nous demandait d’identifier les référents potentiels dans cet extrait.

Bon. Tout d’abord…Muller s’inspire largement des anciens mythes dans son écriture. Le premier référent évident est bien sûr Hamlet, de Shakespeare, mais Shakespeare lui-même.

Muller écrit à l’aube d’un jour nouveau, après les horreurs de la guerre. Est-ce encore possible de faire de l’art après avoir vécu tant d’atrocités ? Peut-on créer au-delà de la douleur ? Une douleur sans nom, impossible à abstraire. Muller évoque avec des images fortes la césure du peuple allemand, la culpabilité, dans une langue honnie, toute la saleté de la guerre et de la renaissance des cendres – littéralement.

Les écrits de Muller me dépassent largement trop pour que je puisse réellement tenter de les interpréter plus que mes pauvres tentatives ici présentées.

Je suis satisfaite de mes lectures, et très heureuse de constater que le blog est un outil particulièrement pertinent pour moi. Je songe à réitérer l’expérience de lire / blogger mes commentaires / notes / impressions de lecture.