Après mon expérience plutôt désastreuse (et pénible) de «S’envoler», je m’étais promis que j’allais trouver une autre méthode pour apprécier à sa juste valeur ma visite au Musée d’Art Contemporain, lors de l’exposition sur Jon Pylypchuk, présentée du 8 octobre 2010 au 2 janvier 2011.

(J’admets ici ma perplexité : nous sommes allés au musée le 6 octobre…enfin,bon.)

De un, je suis tout de même plus familière avec l’art visuel qu’avec la danse contemporaine. De deux, j’étais accompagnée par un habitué de ce milieu, qui m’a patiemment entraîné dans les dédales du musée et de l’univers de Jon Pylypchuk.

Par où commencer ?

Quand je suis entrée dans la pièce où se trouvait l’oeuvre «War», je ne m’attendais pas à ça. Peut-être parce que je n’avais pas pris le temps de faire des recherches préalables – mais j’aime les surprises. J’ai cligné des yeux à quelques reprises, essayant d’assimiler ce qui se trouvait sous mes yeux.

Premièrement, j’ai vu Hedwidge, la chouette d’Harry Potter.

Ensuite, j’ai vu quelque chose comme une Pokéball…et un peu plus loin, un Pokémon.

Puis, la tête de métal, comme celle de l’épouvantail dans Le Magicien d’Oz

Après avoir partagé mes réflexions poussées avec mon camarade, on a également baptisé un masque mi-humain-mi-fourmi-comme-dans-le-film-de-fourmis-de-Walt-Disney.

En regardant de loin les masques, j’ai classifié mentalement deux catégories de masques : les masques-gentils et les masques-méchants. Les masques-gentils étaient ceux majoritairement ronds – ou ovales, avec des «visages» (ou à tout le moins des «yeux»…) Les méchants étaient ceux fait en matériaux hétéroclites et difficilement explicables, des espèces de…déchets.

Nous avons convenus qu’il s’agissait de masques d’« animaux robots». Pour ma part…je dirais que tout cela m’a fait pensé, en bout de ligne, au film The Nightmare before Christmas. Les personnages d’animaux déglingués, rafistolés, les textures les couleurs les formes, l’ambiance un peu creepy, le pathétisme qui se dégageait de l’ensemble…

Je suis troublée.

Les masques étaient disposés sur deux grands murs perpendiculaires, nous laissant croire à une continuité plutôt qu’à un combat entre les personnages. Une lumière propre à chaque masque est incorporé à celui-ci ; les masques ayant les plus fortes lumières se regroupaient au centre, à la jonction des deux murs. L’intensité diminuait ensuite sur les côtés. (Je n’ai pas vraiment d’interprétation pour ce petit détail…)

En m’approchant des masques, j’ai pu constaté que plus nous étions près d’eux, plus ils devenaient abstraits ; en reculant, ils reprenaient leurs «figures».

C’était comme une armée de jouets, des «p’tites bébittes qui s’amusent à vouloir faire la guerre». 

Il semblerait que pour le créateur, l’utilisation de matériaux recyclables soit très importante. Ça nous semble presque amateur.

C’est peut-être une facette relevant de fatalité dans ce travail artistique ; revenir vers les animaux en utilisant des moyens humains.

Dans le petit texte à l’entrée, il était écrit ceci : contingentes candides et cruelles de l’enfance.

Il semblerait que d’autres ont trouvé des mots plus beaux et précis pour décrire cet univers ludique, un peu trash et inquiétant…presque drôle, comique, pathétique.

Ce fut une très belle soirée, j’ai bien hâte de voir ce que vous en aurez pensé !